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Mon épreuve de physique-chimie au bac était trop dure – on a lancé une pétition pour se faire entendre

L’épreuve de physique-chimie du baccalauréat 2025 a déclenché une vague d’indignation parmi les élèves de terminale et leurs enseignants. Le 18 juin, lors de la deuxième journée des épreuves de spécialité, de nombreux candidats se sont retrouvés face à un sujet jugé particulièrement difficile, allant bien au-delà des exigences attendues à ce niveau. Cette situation a provoqué la création d'une pétition qui connaît un succès retentissant, mettant en lumière un malaise profond autour de la cohérence des épreuves avec les profils des élèves.

Une épreuve de physique-chimie largement déséquilibrée selon les profils des candidats

Le sujet du 18 juin 2025 a surpris par son niveau de complexité, notamment en raison de son fort contenu mathématique. Plusieurs témoignages d’élèves soulignent une difficulté inattendue, notamment pour ceux n’ayant pas choisi la spécialité mathématiques. Sur les trois exercices proposés, seul le premier restait accessible pour une majorité de candidats, puisqu’il reposait principalement sur des connaissances en chimie avec un minimum de calculs. Les deux suivants, quant à eux, faisaient appel à des compétences poussées en mathématiques, impliquant des équations différentielles.

Cette situation a mis en difficulté une grande partie des élèves, qui, bien que préparés sérieusement, n’étaient pas armés pour affronter un tel niveau d’abstraction. Depuis la réforme du bac, la spécialité physique-chimie attire des profils plus variés, notamment ceux qui n'ont pas nécessairement renforcé leur parcours avec des options mathématiques. En conséquence, ces derniers se sont retrouvés désavantagés, ce qui pose la question de l’équité de l’évaluation au sein même de la discipline.

Des enseignants eux-mêmes critiques face à la nature des exercices proposés

Les retours du corps enseignant confirment cette analyse. Selon Élisabeth Le Prettre, enseignante en physique-chimie, l’épreuve de mardi était bien plus ardue que celle du mercredi. La prédominance des mathématiques dans deux tiers du sujet interroge sur la pertinence des attentes. Même les enseignants expérimentés ont reconnu la densité et la technicité des exercices, ce qui renforce l’idée d’un désalignement entre les compétences exigées et les programmes suivis par les élèves.

Alors que le principe de l’harmonisation des épreuves vise à garantir une équité entre les différentes journées d’examen, cette disparité a potentiellement compromis les chances de réussite de nombreux candidats. Certains auraient même renoncé à compléter leur copie face à la complexité des questions, impactant moralement la suite de leurs épreuves.

La pétition lancée par une élève fait rapidement écho dans toute la France

Face à cette injustice ressentie, Oumayma, une élève de terminale, a décidé de prendre l’initiative en lançant une pétition en ligne. Son objectif : alerter les autorités éducatives sur le déséquilibre de l’épreuve et réclamer une prise en compte de cette situation lors de la correction. En l’espace de quelques heures, la pétition a recueilli plus de 11 000 signatures, signe d’un malaise partagé à grande échelle.

Ce mouvement citoyen montre à quel point les lycéens d’aujourd’hui sont attentifs à la légitimité des évaluations auxquelles ils sont soumis. Si l’objectif d’un examen est de tester des connaissances et des compétences, il doit rester accessible dans le cadre fixé par les programmes. Une épreuve trop technique ou spécialisée risque de perdre son sens pédagogique et d’instituer des inégalités entre les candidats.

Une contestation qui pourrait faire évoluer la conception des futures épreuves du bac

Cette mobilisation massive pourrait bien peser sur les réflexions futures autour de la construction des sujets du bac. L’Éducation nationale devra sans doute réévaluer l’adéquation entre les profils des élèves, la diversification des parcours et les exigences des épreuves finales. Intégrer une dose de progressivité et garantir une représentation équilibrée des compétences entre les disciplines constitutives d’une spécialité comme la physique-chimie pourrait éviter ce type de crise à l’avenir.

Le cas de cette épreuve de 2025 constitue un signal d’alerte. Il remet sur le devant de la scène la nécessité d’une évaluation plus inclusive, qui valorise les efforts des élèves sans introduire de barrières implicites. Les réponses apportées par les autorités éducatives seront scrutées de près, tant cette situation reflète des enjeux cruciaux pour l’égalité des chances dans le système scolaire français.

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